Fédération des Sœurs de Sainte-Ursule d'Anne de Xainctonge

Spiritualité

Charisme et spiritualité

« Faire connaître et aimer Jésus Christ à la gloire du Père ». Anne n'a pas eu d'autre désir en se consacrant à Dieu. La Compagnie de Sainte-Ursule, qu'elle fonde le 16 juin 1606, se voue à l'éducation chrétienne des filles et des femmes, elle s'inspire de la spiritualité ignatienne et choisit de vivre sans la clôture monastique.

Au service des filles et des femmes

Attentive aux filles et aux femmes de son temps, en particulier à leur besoin d'éducation, Anne de Xainctonge se propose de leur venir en aide pour les former à la vie chrétienne. Les sœurs de Sainte-Ursule se mettent donc « de façon particulière au service de la femme, pour l'aider à prendre conscience de son rôle et à vivre dans l'Esprit de l'Evangile ». (Constitution n° 7)

La spiritualité ignatienne : Trinité et Incarnation

Encore enfant, Anne vit une expérience spirituelle qui sera déterminante : « Elle désira de savoir en quelle manière elle devait enseigner les principaux mystères de la foi, priant notre Seigneur le lui enseigner : Dieu l'exauça et un matin elle fut ravie en extase et eut une vision de la très sainte Trinité, qui s'apparut à elle, lui enseignant les principaux mystères de la foi pour elle et pour les apprendre aux autres… »

Aujourd'hui, cette contemplation du mystère trinitaire est au cœur de la vie spirituelle des sœurs de Sainte-Ursule. Comme pour St Ignace, il s’agit de « faire connaître et aimer Jésus-Christ à la gloire du Père ». L’amour de Dieu, manifesté dans le Christ, est la source de l’action des sœurs, et leur action apostolique a pour but de permettre à chaque personne rencontrée dans le quotidien de découvrir cet amour. La méditation de la Parole de Dieu, la prière personnelle et communautaire, les sacrements de l’eucharistie et du pardon doivent permettre aux sœurs d’être plus à l’écoute de l’Esprit Saint pour être plus solidaires de leurs frères et sœurs en humanité et discerner leurs besoins.

Le refus de la clôture monastique

Inspirées par le modèle des collèges des Jésuites, les sœurs de Sainte-Ursule veulent dès l’origine des écoles ouvertes à toutes et gratuites. « Elles n'ont point voulu être cloitrées pour pouvoir vaquer plus utilement et avantageusement à l'instruction des petites filles, à la visite des malades, à l'édification de beaucoup de personnes qu'elles vont instruisant, consolant, réconciliant, et incitant à toutes sortes de vertus. » (supplique à Isabelle de Habsbourg, non datée mais avant 1629).

Ainsi les sœurs veulent « sortir pour Dieu », aller à la rencontre de leurs frères et sœurs, à la manière de Jésus parcourant la Galilée et la Judée. « Anne de Xainctonge avait pris pour modèle Jésus Christ conversant avec les hommes. » (auteur anonyme du XVIIe siècle). Converser, c'est « entrer en relation », se faire proche d'autrui, se laisser interpeller par lui, l’accueillir et lui témoigner amour fraternel et compassion. Cela suppose non seulement l’absence de clôture matérielle, mais aussi l’ouverture du cœur nécessaire, et la liberté intérieure pour se faire tout à tous.